1 / 4

La maison Lassalle, son avenir avec son nouveau directeur

Depuis le mois de mai de cette année 2023, Toni Kurmann sj (59 ans) dirige la maison Lassalle, centre spirituel et de formation des jésuites à Bad Schönbrunn, au-dessus de Zoug. Dans cet entretien mené par Bernadette Thalmann et publié en allemand sur le site de l’église de Zoug, il donne un aperçu de son travail actuel.

Avec son orientation spirituelle ouverte, la maison Lassalle est un centre de formation continue très prisé. Comment vous sentez-vous en tant que nouveau directeur de cet établissement après les 100 premiers jours?
Toni Kurmann: «Je me sens bien. Je suis encore en pleine découverte, j'apprends à connaître les gens à l'intérieur et à l'extérieur de la maison et je me familiarise avec les défis de la gestion d'entreprise. J'aime organiser les visites guidées pour les hôtes afin d'obtenir leurs réactions. Cela me permet de savoir ce qui plaît et ce qui plaît moins. J'entretiens également des contacts avec le voisinage, notamment avec les agriculteurs qui nous approvisionnent en lait et avec l'exploitation horticole de Zuwebe, qui nous fournit les aliments pour la cuisine. En outre, je profite chaque jour du superbe paysage qui entoure notre maison.»

Combien de personnes travaillent dans la maison Lassalle?
«La maison Lassalle fonctionne grâce à l'aide de nombreuses personnes. Elle abrite 30 salariés, 5 jésuites, un peu plus de 80 enseignants et 15 à 20 volontaires. Ceux-ci comptent notamment nos fleuristes, un groupe de femmes qui cueillent les fleurs aux abords de la maison et les assemblent de manière créative. Nous appelons cette activité la «méditation florale».

Qu'est-ce qui fait de la maison Lassalle un lieu de ressourcement?
«Construite en 1860 comme établissement de cure, la maison Lassalle est nichée au cœur d'un paysage enchanteur abritant de nombreux arbres, dont certains très anciens, et une vingtaine de sources. L'une des extrémités du terrain offre une vue magnifique sur le lac de Zoug. L'architecte André Studer a conçu la maison principale comme une parabole, une forme géométrique qui s'étend uniformément à l'infini. Le terrain n'est pas délimité par des clôtures. Il s'intègre en quelque sorte à l'environnement. Le sommet de la parabole, c'est-à-dire le lieu central de la maison, est occupé par la chapelle. Quiconque foule son sol se tient sur du calcaire jurassique contenant des fossiles, c'est-à-dire sur le fondement commun de l'évolution de la vie jusqu'à nous.»

Avec environ 250 cours par an, l'éventail de votre établissement connaît une forte demande. Qu'est-ce qui rend cette offre aussi unique?
«La maison Lassalle est avant tout un lieu de spiritualité, de guérison, de réconciliation, de dialogue entre différentes confessions. Notre offre réunit trois éléments sous le même toit: l'apprentissage cognitif par la transmission de contenus, les processus de groupe permettant d'innover et des lieux de méditation, de culte et de rituels. La construction de la maison et son infrastructure sont entièrement au service de cette offre. Par exemple, nos 4 réfectoires, qui permettent aux groupes de travailler en toute quiétude, même pendant les repas communs.»

Les bancs de l'église se vident, mais votre programme annuel s'étoffe. Que faites-vous de différent?
«Nous faisons partie intégrante des églises et ne travaillons pas de manière isolée, mais en étroite collaboration avec celles-ci. Toutefois, nous adoptons un positionnement différent et bénéficions d'un espace d'expérimentation car nous ne dépendons pas d'un évêché. De nombreux ecclésiastiques participent à nos formations continues. Souvent, ils viennent se former au Exercices spirituels et proposent ensuite leurs propres cours dans les paroisses. Les deux jésuites Bruno Brantschen et Wilfried Dettling accompagnent en outre les aumôniers dans leur propre développement spirituel, par exemple sur les thèmes «proximité et distance», «accompagnement dans le deuil», ainsi que dans la préparation à la retraite. Ceci à la demande de l'évêché.»

Avez-vous déjà des idées et des projets pour l'avenir?
«J'aimerais d'abord m'imprégner de la tradition de la maison, étudier les sources locales, les dégager et les faire fonctionner de manière optimale. En échangeant constamment avec nos visiteurs, j'aimerais ensuite identifier d'autres aides à l'orientation que nous pourrions proposer à l'avenir. Pour ce faire, je compte également me pencher sur les grandes tendances de la société et de la spiritualité, tout en réfléchissant aux formats que nous souhaitons utiliser pour y répondre.»

Pouvez-vous nous donner un exemple concret d'un domaine dans lequel vous souhaitez être encore plus actif?
«Il pourra notamment s'agir de l'accompagnement des baby-boomers qui arrivent à l'âge de la retraite, et quelles offres leur proposer dans cette phase de vie à venir. Ensuite, on constate que depuis la pandémie de coronavirus, de très nombreux jeunes ont commencé à utiliser des applications de méditation sur les réseaux sociaux. Nous souhaitons accompagner cette génération dans sa spiritualité. Je vous invite notamment à écouter le nouveau podcast en allemand des jésuites, Einfach beten - Prier, tout simplement

Entretien: Bernadette Thalmann, Katholische Kirche Zug

Version originale en allemand parue sur le site de la Katholische kirche Zug : Was dem neuen Leiter des Lassalle-Hauses wichtig ist

Auteur:

Né en 1964, Toni Kurmann a un parcours d’étudiant peu commun en Suisse. Après un apprentissage commercial et une activité professionnelle, il passe sa maturité professionnelle (baccalauréat) en 1989 à Saint-Gall. Il étudie ensuite la théologie à Fribourg et à Innsbruck, et commence à travailler au sein du diocèse de Saint-Gall. Il entre au noviciat en 1996. De 1998 à 2001, il œuvre à la pastorale des étudiants des universités de Zurich, avant d’entamer une maîtrise en sociologie du développement à Ateneo de Manila, aux Philippines, de 2001 à 2004. Durant sa formation de jésuite, il travaille pendant quatre mois au sein du Service jésuite des réfugiés (JRS) en République centrafricaine (2011/12).

Depuis septembre 2004, Toni Kurmann dirige la procure des missions. Responsable de la Fondation jésuites international -JesuitenWeltweit- basée à Zurich, il combine ses diverses activités à des voyages de projets en Afrique, en Asie et en Amérique Sud. Depuis 2018, il est membre de la Commission pastorale de la Conférence des évêques suisses dans le domaine de l'église universelle et de la mission. Depuis mai 2023, directeur de la maison Lassalle à Bad Schönbrunn.

Newsletter

Das Magazin „Jesuiten“ erscheint mit Ausgaben für Deutschland, Österreich und die Schweiz. Bitte wählen Sie Ihre Region aus:

×
- ×