C'était la première fois que je participais à une Journée mondiale de la jeunesse cette année. Peut-être l'avez-vous suivie ou étiez-vous aussi aux JMJ de Lisbonne? Je dois dire que, malgré mon scepticisme vis-à-vis des grands rassemblements de foules, je suis rentré chez moi avec une impression extrêmement positive. Ceci est sans doute dû, d'une part, au travail de titan des organisateurs portugais de l'église, du gouvernement et du grand public qui nous ont chaleureusement accueillis, nous, les pèlerins. Peut-être à l'exception d'une petite grève des chemins de fer, mais qui fait en quelque sorte le piment de l'événement...
D'autre part, la présence de pèlerins du monde entier a non seulement rendu visible l'Église dans toute sa diversité, mais a également montré combien il est beau de vivre sa foi sous ses différentes facettes.
Et puis, il y avait bien sûr le pape. Dès son arrivée, François a clairement indiqué ce qui l'intéressait. Dans son discours (en espagnol), il a souligné: «Dans l'Église, il y a de la place pour tous.» Il a répété trois fois le mot «todos», puis nous a demandé de le répéter également trois fois: «todos, todos, todos!» Il plaide pour une église dans laquelle il ne doit pas y avoir de place pour la discrimination et l'exclusion, mais où tous sont les bienvenus.
Or, nous savons malheureusement que ce n'est pas le cas partout, et que la discrimination et le sentiment de ne pas être le bienvenu font partie des principales raisons de départ de l'Église. Mais à Lisbonne, François a annoncé un programme qui fait partie de sa vision d'une Église synodale. Il s'agit d'abord d'accueillir l'autre (et cela vaut aussi en dehors de l'Église!) et de l'écouter, sans conditions et sans que personne ne doive s'humilier lui-même pour entrer en contact avec nous.
Le pape a prononcé une seconde phrase qui m’a frappée la veille de la messe de clôture. Il a parlé de «tomber» et de «se relever». Peu importe combien de fois on tombe. L'important est de se relever. Et pour cela, il est interdit de regarder autrui d’en haut: «La seule situation où il est permis de regarder quelqu'un qui se trouve à terre, c'est quand tu te baisses pour l'aider à se relever!»
Je souhaite que nous réussissions à être à la bonne hauteur, aujourd’hui plus qu’hier et moins que demain, et que notre foi nous libère et nous renforce, nous et ceux qui nous entourent!
Mathias Werfeli sj de Rome