S’adressant au parti des bons pratiquants, Jésus les rejoint sur leur propre terrain en faisant allusion à l’entêtement d’Israël, symbole de tous les refus face à Dieu.
Les invités du Seigneur ne répondent pas à l’invitation qui leur est adressée. Indifférents, agnostiques, ou athées militants, ils déclinent l’invitation. Les uns se désintéressent purement et simplement parce que Dieu n’a pas de place dans leur horizon. D’autres entendent peut-être l’invitation dans le tréfond de leur conscience, mais sollicités par d’autres préoccupations ils s’excusent : les affaires, la carrière, l’argent surtout et tant d’autres divertissements au sens pascalien les accaparent et occupent le terrain. D’autres, enfin, sont révoltés. Agressifs, étrangers à toute transcendance, ils prétendent que Dieu est mort.
Il reste beaucoup de place dans la salle du banquet, et la voie est largement ouverte pour le tout-venant. Saints ou pécheurs, héros ou brigands, les mauvais comme les bons, tous sont invités sans distinction de culture, de race, de nationalité ou de religion. L’invitation est largement offerte, gratuite, une grâce, un cadeau de la bienveillance divine. Nous voilà rassurés. Qui que nous soyons, peu importe l’état dans lequel on se trouve, une place nous est offerte en dépit de nos fragilités.
Au milieu de l’euphorie un invité se fait rudement expulser parce qu’il n’a pas mis son habit du dimanche. Si la largesse divine rassure, encore faut-il répondre en y mettant du sien. Dieu invite largement, mais à chacun de se comporter en personne responsable, à la mesure de ses possibilités.
L’invité se demande où trouver le vêtement de noce. Saint Paul lui donne la bonne adresse : « Vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ » (Gal 3,27). « Vous donc, … revêtez des sentiments de tendre compassion, de bienveillance, d’humilité, de douceur, de patience … et pardonnez-vous mutuellement » (Col 3,9-10.12-13). Le seul vêtement qui peut vous couvrir et vous faire accepter par Dieu c’est le Christ lui-même.
«Endimanché!» (Mt 22,1-14) - méditation à partir de l’Évangile par Pierre Emonet sj pour le dimanche 15 octobre 2023