«Attendre Noël, c'est attendre...»

Le temps de l’Avent est court cette année. Presque trop court pour préparer Noël et pour accomplir tout ce que nous croyons devoir régler et organiser d’ici là. Mais qu’est-ce que ce temps signifie vraiment pour nous? Quel avenir attendons-nous encore au-delà de cette belle fête de famille autour d’une jolie crèche dans nos foyers chaleureux bien à l’abri de toutes les souffrances et adversités du monde? Est-ce que nous croyons vraiment au retour du Christ? Au regard de la réalité du monde à la fin de cette année 2023, attendons-nous vraiment encore quelque chose de Dieu? Est-ce que le mystère de Noël répond toujours au désir profond des hommes, ou nous procurons-nous nous-même pour un bref moment l’illusion d’un bonheur et de la paix?

Dans leur magnifique ballade «REVENANT», les trois sœurs Daniela, Paulina et Alejandra Villareal du groupe rock mexicain The Warning, une étoile montante dans le monde du rock, expriment le désir d’une humanité qui semble de moins en moins savoir ce qui est vraiment juste ou faut:

Find me someone to blame
Find me somewhere to aim
Show me the truth inside
Show me to stay alive

Ces lignes du refrain qui ressemblent à une prière trouvent une réponse étonnante dans celui qui est né dans une crèche et dont nous attendons qu’il revienne: Jésus Christ, en qui Dieu lui-même vient à notre rencontre, et qui se fait sur la croix celui à blâmer, celui qui prend sur lui tous les « pourquoi » des hommes. Et il nous dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14.6). Il nous indique la direction à viser, il nous révèle la vérité derrière les apparences et nous montre comment vivre en plénitude.

Je ne sais pas si Paulina, la batteuse extraordinaire du groupe, qui est probablement à l’origine de cette ballade, était consciente de la dimension chrétienne de ses paroles. Mais même si ce n'est pas le cas, cela montre d'autant plus à quel point le message chrétien est en fait une réponse aux besoins et aux désirs fondamentaux des hommes, et pas que des jeunes de la génération Z à laquelle les trois sœurs appartiennent.

Révéler la force vivifiante et libératrice de ce message à nos contemporains, c’est ça notre tâche principale de chrétiens qui se préparent à célébrer Noël, l’origine de notre foi et la source de notre espérance. Mais pour que ce soit possible, il faut bien que Noël soit pour nous plus qu’une jolie fête de famille. Demandons donc la grâce, que la rencontre avec Dieu qui vient vers nous sous forme d’un petit enfant, arrive à toucher nos cœurs et nos esprits. Et que cette expérience nous aide à trouver la bonne direction à viser pour la nouvelle année, qu’elle nous fasse reconnaitre la vérité et nous montre le chemin vers toujours plus de vie. Oui, que Dieu nous aide à vraiment croire ce que nous célébrons, à proclamer ce que nous croyons et à vivre ce que nous proclamons.

Je vous souhaite à toutes et tous 
un joyeux temps de Noël
et un heureux passage à l’année 2024


Beat Altenbach sj
Supérieur de la communauté suisse romande et aumônier de prison

 

Auteur:

Beat Altenbach SJ

Vit et travaille comme aumônier de prison et supérieur à Genève depuis novembre 2020. Né à Bâle en 1965, Beat Altenbach sj est entré chez les jésuites en 1996 après des études et un doctorat en chimie à l’Université de Bâle et à l’École polytechnique de Zurich. Le Bâlois est de retour en Suisse Romande depuis fin 2020 et a rejoint la communauté des jésuites de Genève dont il est le Supérieur. Après des études de philosophie à Munich et de théologie à Paris, il a travaillé comme aumônier universitaire à Zurich et à Bâle, et comme directeur du centre spirituel et de formation de Notre-Dame de la Route à Fribourg. Beat Altenbach sj est engagé dans l'accompagnement et la formation aux Exercices spirituels; il anime des retraites ignatiennes en allemand et en français. Il est un passionné et fin connaisseur de la spiritualité d'Etty Hillesum et membre du comité de rédaction de la revue choisir.
Depuis 2005, le Père Altenbach sj se forme à l'accompagnement des victimes d'agressions sexuelles. Depuis 2018, il est l'un des représentants religieux au sein de la Commission d'experts sur les agressions sexuelles dans l'environnement ecclésial de la Conférence épiscopale suisse. Depuis 2019, il est la personne de référence des jésuites de Suisse en matière de violences sexuelles.
Parallèlement, depuis octobre 2021, il oeuvre comme aumônier au Service de l’aumônerie catholique des prisons, à 40%, et aumônier auprès de la Pastorale des Jeunes de Genève, à 10%. 

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