Etudiante à la Haute Ecole de Pédagogie, Reyhan, d’Allaman, est d’origine turque: «Théophilos m’a paru attirant. Je suis intéressée à la théologie et à la philosophie dans différentes cultures. Et j’aime cette ambiance de formation».
Journée en deux temps
«Le matin est consacré aux apports théologiques, détaille Esther Solari. Puis, il y a le repas: ça permet de souffler, de reprendre du carburant, et surtout de créer et d’approfondir de nouvelles amitiés. L’après-midi est consacré à une thématique éthique qui comporte un aspect pratique et touche à des questions de la vie quotidienne ou de la vie en société. C’est l’occasion pour les jeunes de faire résonner les enseignements dans leur vie pratique: cela se passe sous forme d’exposés, d’ateliers ou d’animations. Et c’est plus léger, tout en gardant une exigence dans l’apport.»
Les grandes religions
Début de matinée amical: les jeunes se connaissent déjà un peu, le rendez-vous de décembre constituant le troisième du parcours de neuf rencontres. Café et croissant pour démarrer la journée. Puis, après un moment de prière, place à la théologie. La pasteure luthérienne Elisabeth Parmentier, professeure à Genève, et le théologien catholique Grégory Solari entrent en jeu, sur le thème: l’Église comme «milieu» de la communauté témoin de la Révélation.
La Révélation est mise en perspective. «Nous partons de l’événement Jésus vers l’institution Eglise, et non l’inverse», indique Grégory Solari qui oriente le regard vers le pontificat de Benoît XVI, aux accents luthériens. Car Martin Luther était animé par la question d’un Dieu miséricordieux. Membre du Groupe œcuménique des Dombes, Elisabeth Parmentier acquiesce: «Les grandes religions naissent d’expériences fondatrices. Et le chemin de la foi au Christ passe par des témoins». La question de la transmission se pose donc dès les débuts du christianisme.
Des approfondissements
On plonge dans le Nouveau Testament: l’étude de la première épître aux Corinthiens, aux chapitres 10 et 11, vient cautionner les propos de la théologienne genevoise. L’Eglise des débuts dépasse les classes sociales et s’inscrit dans une dynamique de communion, neuve pour les Israélites, appelés à s’ouvrir à de nouveaux croyants.
«Théophilos renforce ma foi car j’y trouve des outils et des approfondissements»
Nicolas
Nicolas, de Morges, chef de cuisine, est satisfait de la matinée: «Il faut s’accrocher pour suivre, mais ça reste compréhensible. Je trouvais qu’on manquait de formation en Eglise après le catéchisme. Théophilos renforce ma foi car j’y trouve des outils et des approfondissements.»
Contenu dense
«J’ai souhaité que le contenu soit sérieux, dense et nourrissant, précise Esther Solari. Et, en même temps, qu’il soit clair et le plus adapté possible pour des personnes qui n’ont pas fait d’études de théologie. Parfois, c’est un peu une langue étrangère pour certains termes. Mais on demande aux intervenants de faire attention.»
«Il faut trouver l’équilibre. Certains jeunes se sentent parfois un peu dépassés, mais dans l’ensemble, le groupe est plus que satisfait: on leur ouvre des portes et ça leur donne de la matière pour approfondir par la suite.»