Le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, des représentants de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, et le Père Hans Zollner SJ, ancien membre de cette structure, se sont retrouvés le 17 novembre 2023, lors d’un événement sur la lutte contre les abus sexuels. En dépit des différends exprimés ces derniers mois, ils ont plaidé d’une seule voix pour des mesures toujours plus décisives en matière de pédocriminalité.
Cet événement promu par l’association de lutte Telefono Azzurro avait lieu à l’ambassade de l’Italie près le Sint-Siège, dans le cadre de la "Journée mondiale pour la prévention et la guérison de l’exploitation, des atteintes et des violences sexuelles" visant les enfants, fixée à la date du 18 novembre. Présent sur place, où se déroulait la rencontre, le cardinal Parolin, «numéro 2» du Saint-Siège, a reconnu dans les abus
«une blessure sociale qui n’a pas épargné l’Église».
Lors de cet événement, le jésuite allemand Hans Zollner qui a été membre de la Commission pontificale et l’a quittée en mars dernier en pointant du doigt de graves défaillances, était au côté de plusieurs membres de la Commission. Un signe de cohésion symbolique, alors que sa démission avait été suivie d’une passe d’armes avec le cardinal O’Malley, et avait déclenché une crise interne au sein de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, créée par le pape François en 2014.
Le Père Zollner SJ, figure de proue de cette lutte, a dressé un constat sans appel, déplorant que «toutes les lois internationales et nationales existantes aient de la peine à être efficaces, non seulement au sein de l’Église, mais aussi dans d’autres secteurs».
Les intervenants, dont le vice-président du Sénat italien, Maurizio Gasparri, se sont particulièrement inquiété des risques d’abus liés au monde numérique. Une menace que le cardinal Sean O’Malley, président de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, a qualifiée de «sans précédent pour nos enfants et nos jeunes», dans un message transmis par une membre de la commission. Ce thème a d’ailleurs été affronté durant la dernière assemblée plénière de l’organe du Vatican en septembre dernier.
«L’Église a souffert et continue à souffrir à cause des nombreux cas de négligence dans la protection des plus fragiles», a aussi reconnu le prélat américain, qui n’a pu faire le déplacement. Pour le cardinal O’Malley, cette «tragique réalité» a conduit l’Église à «mûrir une conscience qu’elle peut aujourd’hui partager avec les institutions». (cath.ch/imedia/ak/bh)