• Bernard Crettaz © Pierre Pistoletti

Entre plaine et montagne, l'itinéraire spirituel de Bernard Crettaz

L'historien Jean-Blaise Fellay sj tenait à rendre hommage à Bernard Crettaz, un ami, un valaisan tout comme lui, sociologue et ethnologue décédé en fin d'année dernière. Un hommage sera également rendu à l'ancien directeur du MEG de Genève lors de la messe du dimanche de Pentecôte à Vissoie (VS).

Bernard Crettaz est né dans le Val d’Anniviers, entouré de hautes montagnes. Les femmes portaient encore le costume et le patois était parlé couramment. Les enfants accompagnaient les parents dans les travaux des champs et s’occupaient du bétail. Le curé, l’instituteur et le maire dominent en autorités indiscutables. Mais déjà, depuis le début du XXe siècle, la société est en évolution. Son propre père travaille dans l’industrie et l’été les touristes envahissent les chemins de montagne. Le jeune Bernard, la faux sur l’épaule, est photographié par les voyageurs. Il ressent vivement le fait d’être considéré comme un «indigène» dans son propre pays. Il va entrer dans le jeu par le ski, l’alpinisme, il devient aspirant-guide. Il en garde un regard critique sur le vacancier, l’homme de la ville. Quand il prendra, plus tard, le chemin de Genève, ce sera pour lui une formidable expérience de libération, mais il se sentira toujours comme l’homme qui vient d’ailleurs.

Cela va se faire en plusieurs étapes, d’abord par l’école. L’instituteur repère ce garçon à l’esprit vif et en parle au curé. Quand on habite un village d’altitude, l’accès aux études, à l’époque, passe nécessairement par le biais de l’Église. Le curé Francey l’encourage, parvient à lui obtenir une place au Petit Séminaire de Sion, l’internat qui permet de fréquenter le collège. On y vit dans un régime strict, structuré par les exercices religieux. Cela ne le rebute pas, il est attiré par le sacerdoce et restera toute sa vie ému par des aspirations spirituelles. Sa vigoureuse nature et son tempérament enthousiaste ne peuvent se contenter des promenades du dimanche, en rang par deux, le long des chemins de vignes; lors des vacances d’été, il rejoint les alpages et la haute montagne. Il y retrouve la nature, les animaux, l’alpinisme.

Auteur:

Né en 1941, entré chez les jésuites en 1961, spécialiste de l’Histoire de l’Église, était engagé comme directeur spirituel au Séminaire diocésain du Diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg et au Séminaire diocésain de Sion. Le Père Fellay a été rédacteur en chef de la revue culturelle choisir, directeur du centre interdiocésain à Fribourg, professeur à l'Institut Philanthropos et responsable du programme de formation du domaine de Notre-Dame de la Route à Villars-sur-Glâne.

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