• Crèche de Noël dans la cathédrale Notre Dame de Paris: les rois mages © Godong/Philippe Lissac/2003
© Godong/Philippe Lissac

Course au trésor au pays des Rois mages

Et si on profitait, entre Noël* et Nouvel an, pour partir à la chasse au trésor? Étienne Perrot sj nous y invite en quatre épisodes, entre le 25 au 31 décembre. Avec, pour questions clé: Que sont devenus les cadeaux faits par les Rois mages au petit Jésus? et que représentent-ils aujourd’hui? Prologue et première quête.

On se lève tous pour Noël! Même les Chinois fêtent Noël, sans pourtant rien connaître de la coloration chrétienne de la fête, et même si étymologiquement Noël est dérivé du mot naissance. C’est ainsi, les chrétiens fêtent la naissance de Jésus. Le 25 décembre est donc une date anniversaire; date historiquement très douteuse au demeurant, car choisie pour des raisons tout symboliques, au cœur de l’hiver, quand il fait froid (du moins dans l’hémisphère Nord) et que l’on hésite encore à espérer le retour de la lumière et de la chaleur qui symbolisent la naissance du sauveur.

Huit jours après ce fameux Noël, par le hasard d’un calendrier venu des anciens Romains, on va fêter une autre naissance, celle de la nouvelle année. Ici encore, l’événement est marqué par le christianisme, puisque la numérotation des années commence en Occident à la naissance de Jésus. Et une fois encore, le fait historique n’est que très approximativement situé; les historiens les plus consciencieux situent cette naissance de Jésus trois ou quatre années avant ou après la date officiellement retenue.

Trésors, mes chers trésors

Entre ces deux anniversaires, s’écoule un bref temps de fêtes familiales, amicales, de ripailles, de travail ou de somnolence dolente. Ces huit jours -de vacances, de loisirs, de labeur pour certains tout de même et de préoccupation, de rêves aussi, de pronostics, d’horoscopes, d’anticipations plus ou moins heureuses, plus ou moins forcées- me semblent propices à une course au trésor. Une course au trésor en quatre étapes qui, à partir de ce 25 décembre, vise à découvrir un bienfait...

Pour fixer dans l’imagination cette course au trésor, je proposerais une référence littéraire: celle d’une fable de Jean de La Fontaine Le laboureur et ses enfants. Sentant sa mort prochaine (la mort de l’année 2021), le vieillard fit venir ses enfants, leur parla «sans témoins». Dans l’intériorité de ce cercle familial, les héritiers entendirent ce conseil: «Gardez-vous, leurs dit le paternel moribond, de vendre l’héritage que vous ont légué vos parents; un trésor est caché dedans. Je ne sais pas l’endroit, mais un peu de courage vous le fera trouver». Le laboureur -au seuil de la mort- l’avait-il lui-même cherché, ce trésor? Et, s’il ne l’avait pas trouvé, comment peut-il espérer convaincre ses enfants de continuer sa vaine recherche? Et s’il l’a trouvé, pourquoi ne peut-il pas tout simplement le montrer?

Je prétends que le laboureur a trouvé ce trésor, qui est tout intérieur, et c’est pourquoi il ne peut pas le montrer. En mourant il le transmet à ses héritiers. C’est le sens de la fable, dont la morale -connue de tous- est que «le travail est un trésor». Mais la période où nous sommes -entre deux naissances, celle de Jésus à Noël, celle de la nouvelle année 2022- est propice à chercher ce trésor non pas dans le travail, mais dans quelque-chose sinon de plus agréable, du moins de plus intérieur, que je symbolise volontiers par les cadeaux apportés à l’enfant Jésus, dit la légende évangélique, par les «Rois mages»: l’or, l’encens, la myrrhe.

Que sont-ils devenus ?

Étaient-ils vraiment trois? étaient-ils même rois? les textes n’en disent rien. Étaient-ils plus nombreux (on a parlé de quatre à cause des quatre points cardinaux); on en est resté au nombre de trois à cause des trois à régions étrangères (les «nations» comme on disait) qui entouraient, selon la géographie imaginaire des habitants de Palestine la Judée, lieu de la naissance de Jésus.

Ces magiciens, vaguement mathématiciens, observaient le ciel (symbole de l’insondable) et cherchaient dans les étoiles des signes intéressant la terre. En fait, s’il fallait une bonne raison pour fixer leur nombre à trois, ce serait le fait qu’ils apportent à Jésus, selon la légende, trois cadeaux et autant de symboles de royauté. Ces cadeaux royaux ont sans doute contribué à répandre l’idée qu’ils étaient rois.
Et si l’histoire était vraie, qu’est devenu ce trésor royal? Les lecteurs de ce «feuilleton» des fêtes de fin d’année le découvriront dans les trois propos qui jalonneront, tous les deux jours, ce temps qui nous sépare de la naissance du nouvel an. Patience…

(A suivre dans L’or des rois mages)

 

*Noël partage la même étymologie que le terme équivalent dans la plupart des grandes langues romanes (italien natale; occitan nadal, nadau; catalan nadal; portugais natal, ainsi qu'avec les langues celtiques, à savoir, l'adjectif latin natalis signifiant «de naissance, relatif à la naissance» (de natus «né». Source: Wikipedia

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