Une dernière parabole de Jésus pour expliquer à ses disciples que le règne de Dieu va nécessairement de l’avant. Comme dans la nature, même si on ne sait pas trop comment, le fait est bien là. Marc le rappelle aux chrétiens de Rome décimés par la persécution pour leur dire de ne pas perdre courage, parce que, de toute façon, l’œuvre de Dieu à l’instar d’une semence jetée en terre, progresse irrésistiblement, jusqu’à son plein accomplissement.
La parabole n’a rien perdu de sa pertinence. Elle rassure les angoissés qui se désolent parce qu’ils ne constatent pas de progrès chez eux ou chez les autres. Elle réconforte ceux et celles qui sont scandalisés par la triste situation de l’Église. La recrudescence des persécutions, la pédophilie, les scandales de mœurs, les magouilles financières, l’arrogance cléricale, tout ce bilan négatif ne doit pas les désespérer de l’avancée du règne de Dieu. En dépit de ces embûches qui semblent le tenir en échec, il va de l’avant, secrètement, comme la semence sous terre. C’est comme si le Seigneur disait: N’essayez pas d’accélérer le printemps en tirant sur les pousses, la moisson est en route, elle viendra à son heure, soyez patients et faites confiance.
L’autre parabole, celle de la petite graine qui donne naissance à un grand arbre revient sur la discrétion d’un Dieu caché. Ni tapageur ni spectaculaire, le règne de Dieu n’avance pas à coups d’exploits, de manifestations de force ou de prestige, ni même par la contrainte des lois. Il progresse discrètement, à travers la médiocrité humaine, au gré de petits gestes ordinaires, d’événements sans relief, inaperçus la plupart du temps, mais porteurs d’une telle charge d’amour qu’ils ouvrent largement les cieux à tous les peuples.
«Confiance» (Mc 4,26-34) - Méditation à partir de l'Evangile de Pierre Emonet sj pour le dimanche 13 juin 2021