Ils ont pour mission première d’apporter une assistance spirituelle auprès des soldats engagés au front, mais dans le contexte actuel, alors qu’il «n'y a plus d'espace sûr en Ukraine», les aumôniers se préoccupent aussi de l’aide humanitaire, explique l’un d’eux, le Père jésuite Andriy Zelinskyy.
«Pourquoi n'avons-nous pas arrêté cette guerre plus tôt?», telle est la première question posée aux aumôniers militaires, mais pas la seule. Le Père Andriy Zelinskyy sj, chef du département des aumôniers militaires de l'Église gréco-catholique ukrainienne interrogé par Vatican News, énumère quelques-unes des interrogations les plus fréquentes: «Comment se fait-il que l'homme puisse être si cruel? Comment se fait-il qu'il puisse faire preuve de cruauté sans raison? Comment se fait-il que la vérité à notre époque soit si faible et puisse être si facilement obscurcie?». Les principaux défis auxquels les aumôniers sont confrontés sont d’ordre spirituel.
Un manuel pour préserver les valeurs chrétiennes
Pour les aider, le département des aumôniers militaires de l'Église gréco-catholique ukrainienne a publié une brochure intitulée Catéchisme du soldat chrétien, «un petit manuel» contenant des textes tirés du Catéchisme de l'Église catholique ou du Catéchisme de l'Église gréco-catholique ukrainienne. «Ce sont des textes qui proposent des enseignements de l'Église sur des questions relatives au bien commun et au droit de légitime défense. Il y a aussi des questions sur la mort, le péché et la paix. Des questions importantes pour les soldats qui tentent de préserver les valeurs chrétiennes dans le contexte d'une guerre» explique le père Andriy Zelinskyy.
Revenant sur les questions d’ordre logistique, il n’est pas toujours possible de suivre les militaires, poursuit le prêtre ukrainien. Dans ces cas-là, les aumôniers sont «aux côtés des civils qui fournissent une aide humanitaire». Depuis le début de la guerre, la réalité a changé pour eux comme pour l’ensemble de la population, précise-t-il, car «il n'y a plus d'espace sûr en Ukraine. La menace est devenue totale. Partout, il y a des bombardements et des missiles qui s’abattent».
Article de Svitlana Duckhovych et Marie Duhamel, Vatican News
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«Le monde est notre maison!» La célèbre phrase de Jérôme Nadal (1507–1580), l'un des premiers compagnons et le plus proche confident de saint Ignace, est toujours d'actualité. Elle fait référence à la mission universelle de la Compagnie de Jésus, valable au-delà des églises et des murs des communautés, s'adressant aux hommes de tous les continents et de toutes les cultures. Aujourd'hui, les 16'000 jésuites du monde sont issus de 112 pays. Ils travaillent dans quelque 80 provinces ou régions. Les jésuites ont pour mission d'aller au-delà de toute frontière géographique et culturelle afin de travailler avec le Christ là où on a besoin d'eux pour la gloire de Dieu. Comme il a été déclaré en 2008 lors de la 35ème Congrégation générale (D2, 23): «Le monde entier devient l'objet de notre intérêt et de notre préoccupation».