Accord au sommet sur la qualité des montres suisses

Les citoyens d’un État de droit jouissent d’une égalité de principe qui ne préjuge en rien des différences de capacités, de moyens et d’intelligences qui, dans la pratique, distinguent fortement leurs pouvoirs effectifs. Il en est de même dans les relations diplomatiques. Sans même parler du cant diplomatique qui brode hypocritement sur les qualités des partenaires (au point d’en être parfois ridicule -asinus asimum fricat, dit le proverbe latin: l’âne frotte l’âne- le protocole assigne à chacun la place qui correspond à son rang, et, le cas échéant, assure une égalité formelle entre les représentants des États concernés. Ce fut le cas à Genève lors de la récente rencontre au sommet des présidents Biden et Poutine.

Lors de cette rencontre, la Confédération a souligné la parité formelle (appréciée par le Président russe, acceptée par le Président américain) entre les deux chefs d’État. Le Président de la Confédération, Guy Parmelin, a en effet offert une montre -suisse, bien entendu- identique pour chacun, une T Touch Connected Solar, de la marque Tissot. J’apprécie que le cadeau, quoi qu'à à la pointe de la technique des montres connectées, n’ait qu’une valeur marchande relativement modeste, mille francs, aux dires des journalistes. (Mais le prix pourrait monter si ce cadeau diplomatique servait comme argument de vente.)

Pour la sauvegarde de l’honorabilité apparente des deux visiteurs,  je me réjouis que Guy Parmelin ait fait dans la discrétion. Car -c’est heureux pour les présidents Poutine et Biden- le Président de la Confédération n’est pas Bokassa, cet ancien Président de la République Centrafricaine, dont les diamants offerts à M. Giscard d’Estaing avaient coûté sa réélection au Président français.

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