D'origine française, le père Claude de la Colombière (1641-1682) a eu une vie courte et intense. Il est connu pour le rôle qu’il a joué dans la diffusion de la dévotion au Sacré Cœur. Sa célébrité, il la doit à son rôle de directeur spirituel de Marguerite Marie Alacoque, celui qui a discerné la vérité de la révélation qu’elle a reçue. Il a aussi fait preuve d’une vertu héroïque pendant sa captivité, qui a affaibli sa santé et a causé sa mort prématurée.
Il est né dans le midi de la France et a fréquenté une école des jésuites dès son jeune âge. Il est entré chez les jésuites à l’âge de 17 ans et a suivi le cours normal des études : grammaire, littérature, philosophie et théologie. Ensuite, il a enseigné pendant quelques années à Avignon, après quoi il a suivi des cours de théologie à Paris, et a été ordonné prêtre le 6 avril 1669. Il enseigna encore trois ans et devint ensuite prédicateur à l’église des jésuites de cette même ville, avant d’accomplir son «troisième an» (année de formation pastorale et spirituelle). Pendant cette année de prière et de réflexion, il se sentit poussé à prononcer un vœu privé d’obéissance la plus stricte possible à toutes les règles de la Compagnie.
Sa première nomination après son troisième an fut d’être supérieur d’une petite communauté à Paray-le-Monial, où se trouvait aussi un couvent des sœurs cloîtrées de la Visitation. Une de celles-ci était Marguerite Marie Alacoque, à qui Dieu a révélé dans sa prière un message d’amour divin. Certains membres de la communauté pensait que c’était une illusion, et leur scepticisme lui causa de la souffrance. Mais le Seigneur la rassura en lui promettant de lui envoyer son «serviteur fidèle et ami parfait». Le père de la Colombière fut nommé confesseur du couvent et devint le directeur de la sœur Marguerite Marie. Elle lui ouvrit son âme et lui révéla les évènements spirituels qui se déroulaient dans sa vie. Il discerna que ces révélations étaient authentiques et un véritable don de Dieu. Dans sa propre prière le père de la Colombière apprit à connaître avec plus de clarté les désirs du Seigneur. En juin 1675 le Seigneur adressa une demande explicite à la sœur Marguerite Marie: que le vendredi après la fête du Corps du Christ soit consacré à une fête en l’honneur de son Sacré Cœur, et de transmettre au père de la Colombière l’ordre de faire tout son possible pour répandre cette dévotion.
Le séjour du père de la Colombière à Paray-le-Monial se termina déjà en octobre 1676, quand il fut nommé prédicateur de la duchesse de York à Londres. Bien que l’Angleterre fût officiellement non-catholique, le roi Charles II autorisa son frère, le duc de York, à avoir une chapelle au palais St James. L’aumônier devait venir de l’étranger; c’est ainsi que le père de la Colombière quitta son pays pour aller vivre à une cour étrangère. Il continua à prêcher ce qui lui tenait le plus à cœur le message de l’amour du Christ pour les hommes, symbolisé par son Sacré Cœur. Ses sermons touchèrent le cœur de la duchesse et elle devint la première personne de sang royal à envoyer une pétition au Pape Innocent XII d’instituer une fête solennelle en l’honneur du Sacré Cœur.
La faveur royale ne protégea pas le jésuite contre une trahison par un français, qui était devenu l’ami du père de la Colombière à Londres. En novembre 1678 celui-ci accusa faussement le père jésuite auprès du Gouvernement dans le but de recevoir une récompense. Accusé de parler traitreusement du roi et du parlement le père fut arrêté et enfermé dans un donjon glacial, où sa santé déclina rapidement. Il a été libéré après un mois, mais sa santé ne se remit pas. Il retourna en France et se rendit lentement vers le sud, s’arrêtant souvent quand la faiblesse le terrassait. Il arriva à Lyons le 11 mars 1679 et y resta comme père spirituel des jeunes jésuites à l’école où lui-même enseigna autrefois. Il continua à répandre la dévotion au Sacré Cœur, mais sa santé resta mauvaise, et ses supérieurs l’envoyèrent de nouveau à Paray-le-Monial en 1681. Malgré son amour pour cette ville, il ne guérit pas. Au début de février 1682 il attrapa la fièvre et mourut le 15 février à l’âge de 41 ans.
(source: le site de la Curie jésuite jesuits.global)