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Se faire ou non vacciner? Les jésuites ont tranchés!

À l'heure où la cinquième vague de pandémie frappe fort, les jésuites d'Europe centrale appellent à la vaccination contre la Covid-19. Le Père provincial Bernhard Bürgler sj, lui-même déjà vacciné à trois reprises, encourage Tout un chacun à s'informer et à oser franchir le pas de la vaccination. «Nous devrions tous réfléchir au rôle que nous, citoyens, pouvons jouer pour lutter contre la pandémie. Je pense que la vaccination représente un acte de charité pour tous ceux qui ne peuvent pas se faire vacciner pour des raisons médicales notamment, mais aussi pour tous les soignants de notre système de santé».

En août déjà, au creux de la vague pandémique, le pape François appelait à la vaccination, considérant que «se faire vacciner est un moyen simple mais profond de promouvoir le bien commun et de prendre soin les uns des autres, notamment des plus vulnérables».
Les églises européennes encouragent également chacun à respecter les mesures sanitaires nécessaires et à se faire vacciner. Christian Krieger, président de la Conférence des Églises Européennes (CEC) et le cardinal Jean-Claude Hollerich sj, président de la Commission des Épiscopats de l’Union Européenne (COMECE) ont lancé le 12 décembre dernier, un appel commun dans ce sens (lire encadré).

Le Père Bürgler sj comprend certes les doutes et les peurs des personnes non encore vaccinées. C’est pourquoi, en Allemagne, il a demandé au Père Eckhard Frick, jésuite et médecin, de proposer son écoute et une aide à la décision pour les personnes indécises. «Deux types de vaccins sont disponibles aujourd'hui » explique-t-il. «Des vaccins dits vivants (à base d’agents pathogènes vivants mais atténués), soit des vaccins dits inactivés. Les nouveaux vaccins contre le coronavirus (vaccins de Moderna et de Pfizer/Biotech de type ARN messager et les vaccins à vecteur comme celui de Johnson & Johnson) sont assimilables à des vaccins inactivés: ils ne provoquent ni infection, ni modification du patrimoine génétique chez la personne vaccinée, mais uniquement la production d'anticorps. Si l'immunité ainsi créée diminue, il est possible de procéder à des vaccinations de rappel (booster).» Cette fameuse troisième dose (et 4e pour Israël déjà).

Un problème plus qu'individuel

«Du fait de leur contagion, les maladies infectieuses ne représentent pas qu’un problème individuel, mais également social. La pandémie actuelle de Covid-19 nous oblige à en prendre conscience de manière urgente: même les personnes infectées asymptomatiques («positives») et celles qui ont été vaccinées peuvent transmettre le virus et le propager au niveau local, régional et même mondial lors de leurs rencontres quotidiennes ou de l'utilisation des moyens de transport. Les masques FFP2 réduisent considérablement le risque de transmission s'ils sont portés correctement», rappelle le médecin.

«La vaccination protège l'individu vacciné, mais aussi ceux qu'il côtoie. Pour que les maladies infectieuses cessent de se transmettre entre les personnes, il faut notamment des taux de vaccination suffisamment élevés entraînant une diminution drastique de la circulation de l'agent pathogène.»
«L'éradication de la variole est l'exemple classique d'une campagne de vaccination réussie », note le Père Eckhard Frick. «L'obligation légale de vaccination contre la variole a donc pu être abolie en 1982. La nécessité d'une vaccination obligatoire contre la Covid-19 est actuellement débattue au niveau politique en Allemagne, mais aussi au sein de nombreuses conversations privées, qu’elle le soit pour les employés des hôpitaux et des établissements de soins, mais aussi éventuellement les écoles et les crèches, voire de manière générale. Cette discussion est motivée par la pression infectieuse persistante due à l'insuffisance de l'immunité «de groupe» au sein de la société, ainsi qu'aux mutations virales qui semblent être plus rapides que le rythme de l'acquisition immunitaire.»

Un coup d'oeil dans le rétroviseur

Il y a un an, aucun vaccin contre le coronavirus n'était encore disponible. Puis, il a été question de déterminer dans quel ordre et quand la population pouvait se faire vacciner. Le débat porte désormais sur la question de savoir si tout le monde doit se faire vacciner, et sur la manière dont nous composons avec les différents points de vue à cet égard.
Nous sommes persuadés que nous ne pouvons envisager la liberté de l'individu et la solidarité, le souci pour notre prochain et pour les personnes particulièrement vulnérables, qu'ensemble: et dans l'intérêt de tous.

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