Après avoir célébré de façon très solennelle la translation des reliques de saint Pierre Canisius, et leur installation dans la cathédrale St-Nicolas, les jésuites se devaient de marquer tout spécialement le 500e anniversaire de la naissance de celui qui devenait du même coup le patron de la nouvelle Province jésuite d’Europe centrale (ECE), et ce dans l’église du collège Saint-Michel fondé par Pierre Canisius.
Hélas les restrictions dues à la situation sanitaire ont imposé aux organisateurs de limiter les invitations. Et comme on l'a rappelé au début de la célébration: les bancs vides étaient certainement remplis par tous les amis de la commuanuté de Montcheuil que les participants représentaient en présentiel.
Dès ces premières paroles, le ton était donné: c’est en tant qu’ami que l’évêque du lieu, Mgr Charles Morerod, qui présidait la messe, a ouvert par quelques mots très chaleureux la célébration, superbement illustrée par un quatuor vocal et une organiste de grande qualité. Intime et priante, joyeuse et recueillie, l’assistance a vite été conquise par tant de simplicité et d’amitié: tous chantèrent de bon cœur, derrière leurs masques.
Et Pierre Canisius était bien présent, lui qui toucha lors de ses dernières années de vie, tant par son enseignement que par ses homélies, tous les publics. L’assistance représentait bien le peuple de Dieu qui est à Fribourg. Tous les milieux étaient représentés, de la société civile, de la Maison d’Autriche, du monde scolaire et universitaire, des artistes et du milieu culturel, du tourisme, de la pastorale et de l’Église, sans oublier -ils furent mentionnés à plusieurs reprises- celles et ceux qui n’avaient pu se joindre à la fête: malades, souffrants et soignants, éloignés des rites catholiques, mais présents par le cœur.
La célébration fut belle parce que chacun y trouvait sa place. Elle s'est terminée par trois interventions: celle du provincial suisse sortant, Christian Rutishauser sj, qui a expliqué les enjeux et défis de la nouvelle province; celle du Prof. Marino Delgado, qui a rappelé l’originalité de la spiritualité de Pierre Canisius et des jésuites au XVIe siècle ouverts sur l’action au-delà de la contemplation, par une pastorale mondiale et qui touche tous les secteurs de vie et professionnels. Mystique Pierre Canisius l’était, tout en réalisant en même temps une activité magistrale. Celle enfin de M. Aloys Lauper, du Service des biens culturels de Fribourg, qui a répondu en trois points à la question de ce que le saint du jour avait apporté à la ville et à la région toute entière: l’enseignement à une école de vie, la formation spirituelle et théologique, l’imprimerie.
Et la fête s'est poursuivie, sous un soleil radieux, sur la terrasse du Domaine de Notre-Dame de la Route, par un délicieux repas où, là encore, l’amitié se fit sentir dans les échanges riches entre tous les participants. Pierre Canisius poursuivait ainsi son œuvre à travers les jésuites de Villars-sur-Glâne et leurs nombreux amis, auxquels les confrères du bout du Lac semblaient heureux de se joindre.
On en demande plus: aussi les jésuites de Notre-Dame de la Route se sont engagés à lancer dès l’automne une série de conférences sur Pierre Canisius en son temps et à Fribourg. À suivre!