Rupert Mayer: Apôtre de Munich

Rupert Mayer était un homme qui tenait à ses convictions. Il est né à Stuttgart en Allemagne, le 23 janvier 1876; après ses études secondaires il dit à son père qu’il voulait devenir jésuite. Celui-ci lui demanda de d’abord se faire ordonner prêtre. Il commença donc par étudier la philosophie et la théologie et reçut l’ordination; ensuite il servit une année comme vicaire de paroisse, avant d’entrer au noviciat jésuite à Feldkirche en Autriche le 1er octobre 1900. Plus tard il montra la même fermeté dans son opposition au mouvement National Socialiste d’Adolphe Hitler.

Le Père Mayer s’établit à Munich en 1912 et consacra le reste de sa vie aux citoyens de cette ville. Il cherchait à satisfaire aux besoins de ceux qui immigraient dans la ville et cherchaient un emploi. Il récoltait de la nourriture et des habits, cherchait des emplois et des logements. Son terrain d’apostolat changea quand l’Allemagne entra en guerre en 1914. Il s’engagea comme aumônier volontaire dans l’armée, il servit d’abord dans un hôpital de campagne, ensuite il accompagna les soldats en France, en Pologne et en Roumanie. Son courage était légendaire quand il accompagnait les soldats en première ligne et il reçut la Croix de Fer en décembre 1915 pour sa bravoure. Sa carrière militaire prit brusquement fin quand sa jambe gauche fut fracassée et dut être amputée.

Il retourna à Munich où les gens souffraient encore des conséquences de la guerre. De nouveau, l’infatigable jésuite se mit à circuler dans la ville, aidant les gens, comme il pouvait.

Son leadership de la congrégation des hommes fit grossir le nombre de membres, si bien qu’il dût circuler dans toute la ville, donnant jusqu’à 70 enseignements par mois. Il introduisit une Eucharistie dominicale à la gare principale pour satisfaire les voyageurs. Si Munich avait été une seule paroisse, il en aurait été le curé.

Quand les mouvements communistes et socialistes grandirent, il assista aux meetings, allant jusqu’à partager la plateforme avec les orateurs, de façon à contredire ceux-ci en exposant les principes catholiques, qui contredisaient les maux vers lesquels ces mouvements conduisaient les gens. A l’opposé de ceux qui approuvaient l’ascension d’Hitler au pouvoir, le Père Mayer se rendait compte de la fausseté de sa propagande. Comme il estimait qu’un catholique ne pouvait pas devenir National Socialiste, le conflit devenait inévitable entre lui et les Nazis. Plutôt qu’un choix politique, son opposition était une réponse religieuse au mal.

Montée du nazisme

Après qu’Hitler soit devenu Chancelier du Reich allemand en janvier 1933, il chercha à fermer les écoles liées à une Eglise et commença une campagne de diffamation des ordres religieux en Allemagne. Le Père Mayer utilisa le pupitre de l’église Saint Michel dans la ville basse de Munich pour dénoncer cette persécution. Le 16 mai 1937 la Gestapo lui interdit de parler en public, parce qu’elle ne pouvait tolérer sa grande influence dans la ville. Il obéit, à l’exception de l’église à l’intérieur de laquelle il continua à prêcher. Il a été arrêté le 5 juin et emprisonné pour la première fois. Il resta dans la prison de Stadelheim jusqu’à son procès 6 semaines plus tard, où il reçut une suspension de condamnation. Ses supérieurs jésuites lui demandèrent d’abord de rester silencieux, mais ensuite ils l’autorisèrent à retourner à la chaire, pour se défendre contre les diffamations des nazis pendant son silence. Il a été arrêté pour la deuxième fois et accomplit sa condamnation pendant 5 mois, jusqu’à ce qu’une amnistie générale le libère et lui permette de retourner à Munich, pour travailler dans des petits groupes de discussion.

Les Nazis l’arrêtèrent pour la troisième fois le 3 novembre 1939 ; bien que le Père Mayer ait 63 ans, ils l’envoyèrent au camp de concentration d’Oranienburg-Sachsenhausen, près de Berlin. Après 7 mois sa santé se détériora tellement que les responsables du camp craignirent qu’il ne meure. Ils ne voulaient pas faire de ce prêtre si populaire, un martyr; aussi ils le placèrent dans l’abbaye bénédictine d’Ettal, dans les Alpes de Bavière en un isolement solitaire, où il est resté jusqu’à ce que des soldats américains le délivrent en mai 1945.

Il retourna à Munich et reprit immédiatement son ministère à l’église St Michel. Ses années de prison l’avaient fortement affaibli. Le 1er novembre 1945, en la fête de la Toussaint il eut une attaque cardiaque pendant qu’il célébrait la messe à St Michel et mourut peu après.

Le Père Rupert Mayer sj a été béatifié le 3 novembre 1987 par le pape Jean-Paul II. Sa mémoire est célébrée le 3 novembre.

(source: le site de la Curie jésuite jesuits.global)

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