Paul Miki: Martyr au Japon

Les saints Paul Miki, Soan Joao Goto et Jaques Kisai étaient les premiers d’une longue série de jésuites qui ont donné leur vie dans une imitation littérale de leur Seigneur crucifié. Né le 2 mai 1597, le Père Miki a été aussi le premier religieux japonais à être martyrisé.

La croissance de la chrétienté dès le début, après l’arrivée au Japon de St François Xavier en 1549 entraîna l’opposition des autorités japonaises, qui craignaient que l’introduction du christianisme n’était que la première étape de la conquête de leur pays par l’Espagne, tout comme les espagnols avaient déjà conquis les Philippines. En 1587 le dirigeant du Japon, Toyotomi Hideyoshi expulsa tous les missionnaires étrangers, mais le décret ne fut pas appliqué avec rigueur et les jésuites furent capables de continuer à travailler sous la menace de persécution. Des remarques faites par le capitaine d’un navire espagnol naufragé amenèrent Hideyoshi à ordonner l’arrestation de tous les franciscains arrivés au Japon venant des Philippines trois ans auparavant. En même temps que les franciscains la police arrêta aussi les jésuites Paul Miki, un scolastique, Jacques Kisai, un frère, et Joao Goto, un catéchiste en train d’entrer dans la Compagnie.

Le Père Miki venait d’une famille aisée près d’Osaka et devint chrétien quand toute la famille se convertit. A l’âge de 20 ans il entra au séminaire d’Azuchi dirigé par des jésuites, et entra chez eux deux ans plus tard. Il était un orateur éloquent et remporta beaucoup de succès en attirant des bouddhistes vers la foi chrétienne. Il n’était qu’à quelques mois de son ordination quand on l’arrêta.

Le Frère Jacques Kisai était par hasard dans cette même communauté quand la police entra. Bien qu’il ait été éduqué par un moine bouddhiste, il se fit baptiser et épousa une femme qui s’était convertie à la foi chrétienne. Après, elle retourna au bouddhisme, abandonnant son mari avec un enfant, que celui-ci confia à une famille chrétienne avant de déménager à Osaka, où il se mit au service des jésuites comme porteur et domestique. Ensuite, les jésuites, frappés par la vigueur de sa foi, le nommèrent catéchiste. Il entra chez les jésuites comme frère, probablement en 1596.

Joao de Goto, par ailleurs, était né de parents chrétiens sur l’une des iles de l’archipel de Goto, mais quand les autorités de l’ile commencèrent à persécuter les chrétiens, il déménagea à Nagasaki pour être libre de pratiquer sa religion. Il vivait dans la communauté jésuite à Osaka et travaillait avec eux comme catéchiste, et s’efforçait de devenir jésuite, quand ils furent arrêtés.

Tous les trois furent arrêtés le 9 décembre et emmenés à Miyako (aujourd’hui Kyoto), où ils furent emprisonnés avec 6 prêtres franciscains et 15 tertiaires. Les 24 prisonniers furent amenés sur la place publique et condamnés à être crucifiés: en signe de dérision le lobe de l’oreille gauche de chacun d’eux fut coupé sur place. Le lendemain ils durent partir pour une marche de un mois jusqu’à Nagasaki, le lieu de leur exécution. Le long du chemin les gens les insultaient et se moquaient d’eux, le Père Miki et un prêtre franciscain leur annonçaient, malgré tout, la Bonne Nouvelle. Juste avant d’arriver à Nagasaki deux prêtres jésuites encourageaient les prisonniers et leur administraient les sacrements. L’un d’eux, le Père Pasio, emmena les trois jeunes jésuites à la chapelle, où le Père Miki renouvela ses vœux et Joao de Goto et Jacques Kisai prononcèrent leurs premiers vœux.

Ce même matin ils furent emmenés à une colline où ils virent des croix étendues par terre, les attendant. Ils chantèrent un Te Deum, le chant d’actions de grâces habituel, lorsqu’ils virent quelle mort les attendait. Ensuite ils laissèrent les bourreaux les lier aux croix, et attacher une bande métallique autour de leur cou, pour maintenir leur tête levée. Ensuite ils dressèrent les croix et les laissèrent tomber dans les trous. Le père du frère de Goto était dans la foule et entendit le Père Miki prêcher à la foule et les inviter à se convertir. Enfin les soldats transpercèrent les poitrines des prisonniers avec une lance. Cette colline devint connue comme «La Colline des Martyrs».

(source: le site de la Curie jésuite jesuits.global)

 

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