Depuis le 1er février, Klaus Voßmeyer est le nouveau directeur de la communication et des relations publiques, ainsi que le porte-parole de la province d'Europe centrale de la Compagnie de Jésus. Il occupe ce poste devenu vacant suite au départ du Père Martin Stark aj l'année dernière. Il est âgé de 52 ans et vient de la fondation Robert Bosch à Stuttgart.
M. Voßmeyer, quelle a été votre motivation pour quitter le monde de l'entreprise et rejoindre les jésuites?
Klaus Voßmeyer: «J'ai travaillé pour la fondation à but non lucratif du groupe Bosch. Celle-ci soutient des projets et des initiatives dans les domaines de l'éducation, de la santé et des questions globales telles que la démocratie et la migration. Son travail est comparable à celui des jésuites. La seule différence réside certainement dans son origine et son orientation : le groupe Bosch est né sous l’impulsion de son fondateur et donateur, Robert Bosch. Sans nul doute une personnalité remarquable et intéressante. Pour moi, la vie se fonde sur la conception chrétienne de l'homme et sur les valeurs chrétiennes ; c'est ce qui m'a conduit aujourd'hui chez les jésuites.»
Que représentent pour vous les jésuites?
«Ces dernières semaines, j'ai été agréablement surpris par le fait que de nombreux membres de ma famille, de mes amis et de mes connaissances avaient déjà été en contact avec les jésuites. Mes parents ont invité plusieurs fois à dîner un père qu'ils côtoient dans leur paroisse. La fille d'un collègue étudie au Canisius-Kolleg de Berlin, d'autres ont suivi des cours à la Hochschule für Philosophie de Munich ou à l'Université pontificale grégorienne de Rome. Cela me prouve que les jésuites sont proches des gens et proposent des offres intéressantes. Selon moi, l'image des jésuites est aussi façonnée par leurs établissements éducatifs et leur service international des réfugiés. L'une de mes premières tâches consistera toutefois à mieux connaître l'ordre dans toute sa diversité.»
Qu'est-ce qui vous stimule le plus au sein de l'ordre en matière de communication?
«C'est son orientation mondiale que je trouve à la fois passionnante et stimulante. Par le biais de la communication, je souhaite contribuer ici à la consolidation et à la poursuite du développement de la province d'Europe centrale. Je me réjouis en outre de la participation des jésuites à des thèmes comme la foi et la justice, ou la sauvegarde de la création, qui demeurent extrêmement actuels dans notre société.»
Avec votre point de vue extérieur, où se trouvent selon vous les potentiels, mais aussi peut-être les lacunes?
«Ce qui me frappe à première vue, c'est que les pères, très impliqués, et les projets formidables mériteraient davantage de visibilité, tant au niveau des groupes cibles concrets que du grand public. Le fait d'avoir une position forte et de la défendre représente un excellent point de départ. Les jésuites défendent des positions fortes.»
Quels sont les aspects de votre travail les plus importants pour vous?
«La confiance et l'assurance, la fiabilité et le professionnalisme. Le développement permanent, la passion et l'échange au sein d'une équipe.»
La communication pour un ordre est-elle différente de celle dédiée à une entreprise?
«Je ne peux pas encore me prononcer définitivement sur ce point. Fondamentalement, la communication est au service de l'ordre et de ses objectifs. Ce n'est pas bien différent d'une entreprise. Et de manière générale, ce type de communication convient bien à un ordre apostolique. De plus, pour le travail de communication professionnel, nous utilisons les mêmes connaissances, les mêmes outils et les mêmes canaux qu'en entreprise. Les différences résident plutôt dans l'attitude que nous adoptons en communiquant. Elle est peut être plus honnête, exempte des contraintes commerciales liées à l'entreprise. Il arrive parfois que la communication soit à l'origine d'impulsions internes pour le développement d'une organisation. Si cela devait se produire au sein de l'ordre, j'en serais très heureux.»
Entretien: Gerd Henghuber
À propos
Klaus Voßmeyer a étudié l'histoire moderne et contemporaine, le journalisme et la philologie anglaise à Leipzig, avant de travailler comme journaliste pour une maison d'édition à Hambourg dans le domaine des médias. Après des études de troisième cycle en gestion de la culture et des médias à la Hochschule für Musik und Theater de Hambourg, il a rejoint la fondation Robert Bosch à Stuttgart. Au sein du service communication de la fondation, il était récemment responsable de la communication numérique et du story-telling en tant qu'expert principal.