Hans Zollner sj démissionne de la Commission pontificale pour la protection des mineurs

31.03.2023

La Commission pontificale pour la protection des mineurs, l'organe du Saint-Siège chargé de prévenir les abus dans l'Église, a annoncé que le Père jésuite allemand Hans Zollner avait démissionné de ses fonctions. Il avait été nommé consultant auprès du diocèse de Rome pour la protection des mineurs.

Le Père Hans Zollner était membre de la Commission pontificale pour la protection des minneurs depuis la création en 2014. Le président de la commission, le cardinal Sean O'Malley, a rendu hommage au travail du psychothérapeute agréé qui a largement contribué à la mise en œuvre de nombreux projets et programmes de la commission, devenant un ambassadeur de la protection de l'enfance. Il a notamment formé des évêques et des supérieurs religieux.

Dans une déclaration qu'il a diffusée sur Twitter, le Père Zollner sj a énuméré une série de problèmes au sein de la commission, comme les déficits de conformité, car les critères de sélection des membres et les rôles et responsabilités qui leur sont attribués ne sont pas clairs. Il a également critiqué l'insuffisance de la responsabilité financière et le manque de transparence dans la communication des décisions prises par le comité. Il n'y aurait pas non plus de règles sur la manière dont la commission, à l'origine indépendante, pourrait travailler au sein du dicastère pour la doctrine de la foi.

L'année dernière, le pape François avait intégré la commission dans ce département de la Curie, l'ancienne Congrégation pour la doctrine de la foi. Il reste ouvert à la discussion avec la commission sur la protection des enfants et espère que les problèmes qu'il a identifiés seront résolus.

Biographie express

Hans Zollner sj est né en 1966 à Regensburg. Il a rejoint la Compagnie de Jésus en 1990. Il est considéré comme l'un des principaux experts de la prévention des abus sexuels dans l'Église catholique romaine. Le jésuite allemand a été l'un des fondateurs du Centre de protection de l'enfance à Munich en 2012. En 2015, le centre a été transféré à l'Université pontificale grégorienne à Rome. Depuis 2021, il a été transformé en institut anthropologique, qui se consacre à des études interdisciplinaires sur la dignité humaine et la protection des mineurs et des personnes vulnérables.

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Église

Pour Ignace de Loyola, la Compagnie de Jésus, tout comme l'Église en général, doit « aider les âmes ». Depuis la fondation de l'Ordre, les jésuites se sont donc engagés avant tout dans le travail pastoral et éducatif. Pour pouvoir agir de manière plus efficace dans l'Église mondiale, l'Ordre s'est mis à la disposition du Pape. La liberté et l'obéissance font partie du caractère fondamental de l'Ordre. C'est pourquoi « l'ecclésialité jésuite » est liée à la communauté religieuse concrète dans laquelle nous allons vers le Christ, tout en célébrant une grande liberté quant à la forme dans laquelle ce lien s'exprime. Car selon les règles qui, à la fin du livre des Exercices spirituels, préconisent de « sentir avec l'Église » (« sentire cum ecclesia »), l'Esprit de Jésus vit et travaille à tout moment dans l'Église « réelle », dans toutes ses dimensions pécheresses et saintes. La gratitude prend la première place. Avant toute critique, il faut d'abord louer le bien. La critique de l'Église doit se traduire par des actes concrets de réforme et d'amélioration plutôt que par de simples paroles. La conversion personnelle de l'individu doit toujours être le point de départ.

Protection des mineurs

Depuis 2004 et plus particulièrement depuis 2010, des accusations d'abus sexuels, d'agressions sexuelles et de comportements inappropriés à l'encontre d'enfants et d'adolescents par des jésuites ont été rendues publiques. Ces allégations, qui remontent aux années 1940 et se sont perpétrées jusque dans les années 2000, étaient souvent connues des dirigeants jésuites. Nous reconnaissons que la Compagnie de Jésus n'a pas suffisamment rempli sa mission de protection des mineurs et nous le regrettons profondément.
Cela vaut également pour les adultes qui ont subi des injustices. Nous demandons pardon à toutes les personnes concernées par les violences et les blessures qu'elles ont subies, qu'elles soient mineures ou majeures, pour l'aveuglement et la surdité généralisés qui a régné, pour les rapports ou informations de victimes qui n'ont pas été pris en compte, pour les violences sexuelles qu'elles ont subies et qui ont été niées en toute connaissance de cause.
La Compagnie de Jésus fait désormais face à ses responsabilités, notamment en ce qui concerne la prévention et le traitement d'éventuels cas suspectés aujourd'hui. Notre objectif est de créer les conditions dans lesquelles la réconciliation peut devenir possible.