La deuxième session du Synode sur la synodalité aura lieu en octobre, dans le prolongement de la première session qui s'est tenue en octobre dernier. Cinq points sont à surveiller lorsque les délégués synodaux se réuniront à Rome. Le Père américain Thomas Reese sj les a énuméré dans un article paru sur RNS.
«Les synodes précédents ne comptaient que des évêques et quelques prêtres, alors qu'au Synode sur la synodalité, environ un quart des participants étaient des laïcs, y compris des femmes», note le jésuite. La deuxième session comprendra les mêmes délégués que l'année dernière, à l'exception de quelques suppléants qui remplaceront ceux qui ne pourront pas revenir. Plutôt que de se contenter de débattre, les participants au synode de l'année dernière avaient mis l'accent sur l'écoute mutuelle, en suivant une méthodologie qui permettait de traiter tout les participants sur un pied d'égalité, qu'il soit laïc ou cardinal. «La session de cette année devrait suivre la même méthodologie de conversations dans l'Esprit que la première session.
«En quoi la deuxième session diffère-t-elle de la première?», interroge le Père Reese.
Lors de la première session, de nombreuses questions ont été discutées, y compris des questions controversées telles que les femmes diacres et l'approche de l'Église à l'égard des personnes LGBTQ+. Bien que le terme LGBTQ+ soit désormais couramment utilisé par le Vatican, il n'a pas été inclus dans le rapport final. Le pape François a estimé que les questions conroversées nécessitaient une étude plus approfondie que celle qui pouvait être menée à bien en un an. Au cours de la deuxième session du synode, le Pontife souhaite que les délégués se concentrent sur le thème de la synodalité, ce qui pourrait avoir des implications pratiques. (...) Cela pourrait conduire à des changements concrets dans la manière dont les conseils paroissiaux et diocésains fonctionnent dans l'Église. Le synode pourrait même appeler à un processus par lequel les laïcs pourraient participer à un examen périodique du ministère de leur évêque.
Les comités nommés par le pape présenteront des rapports intérimaires aux délégués. Les sujets étudiés comprennent le dialogue œcuménique, la formation des prêtres, le rôle des évêques et des représentants du pape, les questions théologiques sur les ministères et les «questions doctrinales, pastorales et éthiques controversées». Les femmes diacres seront étudiées sous la rubrique «ministères», tandis que les questions LGBTQ+ seront étudiées sous la rubrique «la relation circulaire entre la doctrine et les soins pastoraux». Quel sera le contenu des rapports intérimaires des comités au synode? Le Père Reese estime pourant que ces comités feront davantage état des sujets à étudier que des résultats de leurs études. «Je ne pense pas que nous verrons les premières ébauches de leurs conclusions.»
Et quelles seront les réactions des militants conservateurs et progressistes à la deuxième session du synode?
«En 2023, les conservateurs ont rappelé que l'Église n'est pas une démocratie et ont craint que le rôle de la hiérarchie ne soit amoindri», note le jésuite. «Les progressistes, en revanche, se sont réjouis de la participation des laïcs et de l'ouverture des débats. Ils ont loué le format des tables rondes et les conversations dans l'Esprit, même s'ils auraient préféré que les membres puissent parler librement de leur expérience.» Les conservateurs continueront-ils à se plaindre ou verront-ils le retrait de François des questions controversées comme une affirmation appropriée du contrôle hiérarchique?
Enfin, comment le synode se terminera-t-il ? Par un coup d'éclat ou par un gémissement ? Affaire à suivre...