Auschwitz est l'incarnation de la terreur nazie, mais surtout le symbole de l'assassinat de quelque six millions de Juifs. Le 27 janvier 1945, le camp d'Auschwitz-Birkenau a été libéré par l'Armée rouge. Pour les survivants, ce jour ne marqua pas la fin des souffrances. Ils restent marqués à vie.
La guerre s'est terminée, mais l'antisémitisme est resté. De même, l'extermination des Juifs n'a pas commencé avec Auschwitz. Les nazis avaient développé leur idéologie de l'antisémitisme et leur système totalitaire de déshumanisation pendant une dizaine d'années. Ils se sont habilement appuyés sur des préjugés et ont exploité les dysfonctionnements de la société.
Se souvenir, c'est comprendre les mécanismes des évolutions totalitaires. Se souvenir, c'est percer à jour l'antisémitisme contemporain sous toutes ses formes. Seuls ceux qui sont prêts à apprendre peuvent se souvenir de manière appropriée. L'injustice et la terreur ne tombent pas du ciel. Elles sont rendues possibles par des chaînes de fautes commises par de nombreuses personnes. Seul celui qui a appris où il faut intervenir peut assumer efficacement ses responsabilités. Être un être humain ensemble n'est pas quelque chose de prédéterminé, cela doit toujours être reconquis. Il faut entretenir une culture de l'éducation ainsi que des structures de justice et de liberté.
Prof. Christian M. Rutishauser SJ