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O’Malley John W., Les premiers jésuites 1540-1565, Desclée de Brouwer/Bellarmin 1999, 630 p. |
Autour du personnage central d’Ignace de Loyola, l’auteur commence par faire le bilan des connaissances sur les premières années de la Compagnie. Analysant précisément les textes les plus importants de la spiritualité jésuite, et notamment les Exercices spirituels d’Ignace, il dessine l’intuition première du fondateur : tout faire pour le salut des âmes. Afin d’y parvenir, les jésuites se ménagent le soutien des puissants et se consacrent plus spécialement aux ministères de la Parole de Dieu, des sacrements et des bonnes œuvres. Ils trouvent leur unité dans une spiritualité de la consolation qui fait de la souplesse d’esprit la principale qualité du jésuite idéal. L’auteur s’attache ensuite à reconstituer la « culture religieuse et théologique » des premiers jésuites. Mettant à mal le stéréotype selon lequel ces derniers auraient été à la pointe d’un combat antiprotestant se démarquant aussi clairement de Luther que d’Erasme, il met en valeur leur vision d’une réforme de l’Eglise fondée sur la conversion des individus plus que sur l’affrontement violent avec les protestants. |
Bataillon Marcel, Les jésuites dans l’Espagne du XVIe siècle, Paris : Les Belles Lettres 2009, 360 p. |
1946. L’Europe émerge de la seconde guerre mondiale. L’Espagne s’est enfoncée dans la dictature catholique du général Franco. Marcel Bataillon consacre cette année-là son cours du Collège de France aux premiers jésuites d’Espagne. Inédit jusqu’à ce jour, ce manuscrit est un météore. Ancré dans l’histoire sociale, politique, culturelle et spirituelle des marges du royaume de Castille, mais tout autant attaché à des aventures individuelles, il mobilise toutes les ressources d’un grand historien et devance de plusieurs décennies les recherches actuelles sur la première réforme catholique dans la péninsule ibérique, en soulignant, par exemple, l’ouverture exceptionnelle et brève de la jeune Compagnie de Jésus aux juifs convertis. |
Collectif, Les jésuites à l’âge baroque 1540-1640, Grenoble : Jérôme Millon 1996, 292 p. |
Ce recueil, issu d’un colloque à Chantilly en juin 1991, brosse un tableau de la Compagnie de Jésus en son premier siècle. Définie par des textes fondateurs (les Exercices spirituels et le Récit autobiographique d’Ignace de Loyola, les Constitutions élaborées avec le fondateur par les premiers compagnons), la Compagnie s’inscrit dans un contexte intellectuel et religieux, marqué par le succès d’Erasme et par les violentes polémiques théologiques entre catholiques et protestants. On suit l’action des jésuites dans le système éducatif dessiné par le Ratio studiorum (dernier texte fondateur), l’idée neuve de développer le théâtre dans leurs collèges ou de former des congrégations mariales dans les villes comme autant de réseaux d’action sociale, ou encore dans les « missions » prêchées dans les campagnes. On les voit nouer des relations avec les architectes de leurs bâtiments, avec des graveurs pour illustrer les Evangiles ou les Exercices. On s’intéresse à leur présence, comme conseillers et confesseurs, auprès des rois et des princes, comme aumôniers des armées pendant la Guerre de Trente Ans, comme polémistes argumentant contre les « libertins », comme théologiens et philosophes cherchant à articuler le théologique au politique avec Francisco Suárez. Ainsi sont mis en lumière les multiples visages d’une Compagnie tournée vers la modernité, traversant les frontières des Etats et des savoirs à l’échelle de l’Europe (seule considérée ici). |
Collectif, Grandes voix jésuites du XXe siècle, |
Les plus grands auteurs jésuites du XXe siècle : Henri de Lubac, Teilhard de Chardin, Jean Daniélou, Jacques Sommet, François Varillon, Michel de Certeau, Louis Beirnaert, Paul Beauchamp, Jacques Guillet, pour ne citer que les plus connus, ont écrit, au fil du siècle, des articles d’actualité ou de réflexion, dans la revue Etudes. Des textes exceptionnels qui sont ici rassemblés et proposés. L’impression qui ressort de cette lecture est celle d’une confrontation extrêmement sérieuse avec la modernité. Elle est en même temps conduite avec lucidité, sans complaisance, mais aussi respect et espérance. Une leçon d’humanité d’une étonnante actualité. |
Collectif, Les jésuites à la Renaissance. Système éducatif et production du savoir, Paris : Presses Universitaires de France 1995, 336 p. |
Voici en même temps, une mise au point détaillée, fondée sur l’analyse des sources, du système éducatif jésuite et une solide introduction des savoirs à la Renaissance, qui préfigure la modernité. Il est d’abord rendu compte du système éducatif, créé par la Compagnie de Jésus, au premier siècle de son histoire (1540-1650 environ), à l’échelle de l’Europe. On y retrace les circonstances qui incitèrent Ignace de Loyola et les compagnons à se tourner, chose imprévue, vers l’enseignement d’où naquit l’invention des collèges, avec le succès que l’on sait. |
Crétineau-Joly J., Histoire religieuse, politique et littéraire de la Compagnie de Jésus composée sur les documents inédits et authentiques. 6 vol., Paris : Paul Mellier 1845-1851 |
Les œuvres faisant partie de cette collection ont été numérisées par la Bibliothèque nationale de France (BnF) et sont présentes sur Gallica, sa bibliothèque numérique. Reproduction fidèle d’une œuvre publiée avant 1920 (notre photo et recension), elle fait partie d’une collection de livres réimprimés à la demande, éditée par Hachette Livre, dans le cadre d’un partenariat avec la BnF. Elle offre ainsi à tout un chacun l’opportunité d’accéder à des ouvrages anciens et souvent rares issus des fonds patrimoniaux de la BnF. Ce qui participe à la transmission de connaissances et de savoirs parfois difficilement accessibles. |
Lebrun François, Les jésuites ou la gloire de Dieu, Paris : Stock 1990, 240 p. |
La Compagnie de Jésus a été fondée en 1540 par Ignace de Loyola, soldat devenu pèlerin, pour opérer une (Contre-)Réforme à l’intérieur de l’Eglise, répondant ainsi à la Réforme protestante. Ses peintres, architectes, sculpteurs, astronomes, mathématiciens, humanistes, contribuèrent à son succès. Ses confesseurs influèrent sur les rois, ses prédicateurs sur les foules. Photos, gravures, aquarelles, statues, vitraux, objets insolites, pour la plupart jamais publiés à ce jour, témoignent de la façon dont les jésuites, de Macao à Washington, de l’Inde au Paraguay, ont contribué à modifier notre regard sur nous-mêmes et l’univers qui nous entoure. A la fin du livre, le Père John O’Malley sj, professeur d’histoire ecclésiastique à la Weston School of Theology (Cambridge, Etats-Unis), conclue sur le modo nostro, le « mode de procéder » ou la manière jésuite d’aborder l’univers. |
Ligthart Cornelius J., Le retour des jésuites au XIXe siècle. La vie du Père Général J. Ph. Roothaan, Bruxelles : Culture et Vérité 1991, 290 p. |
La compagnie de Jésus fut supprimée par le pape en 1773, puis restaurée par Pie VII en 1814. Ce livre décrit l’histoire du retour des jésuites. A son centre, la figure de Jan Philip Roothaan. Une vie décidée, mouvementée et européenne. Celle d’un Amsterdamois né en 1785 qui, à 18 ans, décide, alors que la Compagnie est supprimée, de devenir jésuite. Il rejoint le noviciat en Russie où une poignée de jésuites subsiste. A 43 ans, il devient général de l’ordre reconstitué. En 1829, il y a des jésuites partout en Europe. Honnis, surtout en France, ils recrutent à tour de bras. Roothaan les lance dans des missions et veille à ancrer leur vie en Dieu, notamment par le moyen des Exercices spirituels. Le livre fait connaître une tranche d’histoire de l’Europe et de l’Eglise au moment des soubresauts de 1830, de l’affaire Lamennais et des révolutions de 1848. |
Pacquier Alain, Les chemins du baroque dans le Nouveau Monde, Paris : Arthème Fayard 1996, 396 p. |
Qui savait, il y a seulement quelques années, que les chemins du baroque musical s’étaient prolongés jusqu’au cœur de l’Amérique latine ? Si les réalisations architecturales ou sculpturales du temps des colonisations espagnole et portugaise sont bien connues, seule une poignée de musicologues gardait en mémoire les musiques de cette époque, englouties par les turbulences de l’histoire. C’est à la ténacité de ces chercheurs que l’on doit le sauvetage des partitions de ce patrimoine musical des XVe, XVIe et XVIIe siècles, demeurées jusqu’à un passé récent enfouies au fond d’archives inexplorées ou, pis, retrouvées à l’abandon dans le recoin d’églises reculées d’Amazonie. De la Terre de Feu à l’embouchure du Saint-Laurent, cet ouvrage nous ouvre enfin aux dimensions de ce que fut la grande fête du baroque universel, propagée à l’autre bout de la planète par les conquérants venus d’Europe. |