Greta Thunberg © Jan Ainali/Wikimedia CommonsMon journal relate deux événements qui s’entrechoquent avec violence. D’un côté la croisade en faveur du climat d’une jeune adolescente suédoise, Greta Thunberg (16 ans) qui, au terme d’un long voyage en train se pointe dans le milieu aseptisé du Forum économique mondiale à Davos pour réveiller les participants et leur faire prendre conscience de l’urgence de la situation, comme elle l’avait fait en décembre dernier à Katowice, à la conférence l'ONU sur le climat (COP24).
Innocence ou audace, urgence de la cause défendue, tous les barrages sont franchis. Une vraie provocation: la planète est aux urgences, il n’y a plus à ergoter. Les grandes théories, les mines de circonstances, les mesures inefficaces pour cause d’intérêts financiers ou caprices de nantis sont passibles de haute trahison. Il en va de l’avenir des générations montantes. La maison commune doit rester habitable.
Quelques pages plus loin, mon journal rapporte une offre dont l’arrogance et la stupidité se disputent le chalenge. Une compagnie de location de voitures (Hertz), Air-Zermatt et l’Office du tourisme de la station haut-valaisanne s’allient pour proposer une offre qui ne peut séduire que des personnes à la conscience atrophiée. Sauter d’un avion dans une voiture grand luxe pour rejoindre l’héliport de Rarogne et se faire transporter sur les hauteurs de Testa Grigia, au pied du Cervin, pour une journée de ski, voilà bien un loisir dont le scandale est inexcusable. Seules l’avidité des uns et l’irresponsabilité des autres justifient un tel caprice au détriment de la maison commune et des jeunes générations qui devront continuer à l’habiter.
Pierre Emonet sj