Chaque semaine, les jésuites de Montcheuil, par la plume de Jean-Bernard Livio sj, adressent une lettre à tous! Cette semaine, le Père Livio sj revient sur l’Évangile de dimanche 3 mai qui titille sa réflexion. L'occasion de passer sa liste de contacts en revue de fond en comble...
Chers amis,
Comme évangile de ce 4e dimanche après Pâques, le dimanche du Bon Pasteur, nous avons lu les premiers versets du chapitre 10 de Jean (Jn 10, 1-10),
Une phrase qui m’a accroché. Jésus le Christ se présente en pasteur de brebis: il pousse la porte de l’enclos où le troupeau est à l’abri, il fait sortir les brebis au grand vent et «il les appelle chacune par son nom… les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix».
Comment fait-il pour nous appeler chacune et chacun par notre nom?
Cela a provoqué en moi une interpellation?
J’ai pris alors mon I-Phone, ouvert mes «contacts» et j’ai égrainé mon agenda. J’y ai stocké quelques centaines de noms, enregistrés au fur et à mesure de mes besoins de contacts.
Il y a de tout: des parents, des proches, des amis, des confrères prêtres et pasteurs, des catéchistes, des organistes, des relations d’affaires, des adresses utiles, mon médecin, le coiffeur, des taxis dans différentes villes, des hôtels et des restaurants, des contemplatives pour accueillir mes demandes de prière, des collègues dans des services sociaux ou des centres de formation, un dépanneur qui m’a ouvert un soir d’orage où j’avais perdu mes clés, une femme de là-bas qui m’a parlé de son enfant handicapé, … Des plus «lointains» encore, que je n’ai pas contactés, depuis une éternité, … et même des inconnus ou du moins dont je ne me souviens pas du pourquoi ils sont dans ma liste!
Pour certains, il y a en plus une date de naissance, ou une notice «pour que je n’oublie pas». Pour d’autres, rien, juste un n°!
Je me suis arrêté à chaque nom, quelques instants, le temps de retrouver un visage, un événement, une histoire… Et je me suis émerveillé en sachant que LUI au moins, Il les connait chacune, chacun, par son nom. Alors à chaque fois, je me suis entendu dire: Seigneur, appelle-les par leur nom, comme tu l’as fait pour Marie de Magdala au matin de Pâques! (Jn 20, 16).
Et puis il y a aussi ceux qui n’ont plus d’adresse…, parce qu’ils sont déjà arrivés, comme on l’a rappelé ces jours pour Christophe: Un pilote ne meurt jamais, il s’envole juste et ne revient pas! (Saint-Exupéry) …
J’y ai passé l’après-midi et une bonne partie de la soirée, et je ne suis pas encore au bout… Mais je continuerai toute la semaine, promis, j’irai jusqu’à Z.
Au fond, le confinement a du bon: ce peut être l’occasion de remercier celles et ceux qui ont laissé une trace dans ma vie.
Vous en êtes: MERCI !
Jean-Bernard et ses confrères de Montcheuil